Jean-Jacques Reboux a été quelqu’un qui a beaucoup compté dans ma vie d’auteur, car c’est lui le premier qui a accepté mon premier roman Le Pied-Rouge.
Il m’avait contacté en disant que le bouquin lui plaisait et on s’était retrouvés à la Bastille, dans un bistrot pas loin d’un salon du polar qui se tenait alors boulevard Richard-Lenoir, c’était vers 1997-1998.
Bon, là j’ai été un peu déçu car il me disait qu’il était en train de quitter les Éditions Baleine. Mais ce n’était que partie remise, il allait faire autre chose, il partait avec mon roman sous le bras, ainsi qu’un polar de Yasmina Khadra, me disait-il. Donc, j’étais en bonne compagnie, même si je comprenais que ça allait prendre un peu de temps.
Finalement, ça a traîné et c’est le Serpent à Plumes, et notamment Tania Capron, qui ont édité Le Pied-Rouge, mais ça a été un non-événement important, car ce roman je l’avais travaillé et retravaillé plusieurs fois, envoyé à plus de vingt éditeurs lorsqu’enfin Jean-Jacques Reboux est arrivé.
Grâce à lui, je sortais du néant, je n’étais plus le maboul qui écrit et qui espère être publié, le gars qui ne se rend pas compte que c’est impossible, que l’édition c’est copinage et compagnie, qui se pourrit les vacances et celles de sa famille pour rien.
Ensuite on a continué à se revoir régulièrement, au gré des festivals et des salons, ma femme a été un temps actionnaire des éditions Après la Lune. Avec elle, il a participé au projet Polar Classe 8 avec des professeurs stagiaires qui s’en souviennent avec émotion, tellement c’était bien, et enfin on a collaboré ensemble au magazine Double Marge.
Mais pour ce moment particulier où tu as fait de moi un auteur de polar, moment sur lequel on n’est jamais revenus d’ailleurs, merci Jean-Jacques.
François Muratet