Quand on vient consulter en CMPP*, pour un problème comme : un enfant agité en classe, un autre qui a un souci en mathématiques, c’est qu’il y a peut-être un loup. Et si ce loup c’était l’inconscient ?
Au départ il y a donc ce symptôme qui conduit les parents à consulter, ce symptôme qu’il faudrait faire disparaître. Ensuite, il y a tout ce qui, au fil des rencontres, va surgir grâce à la précieuse « culture du lien » qui anime tous les soignants de ce centre. Créativité, patience, bienveillance (et prudence) vont permettre un cheminement vers le complexe, le « dur ». L’enfant ainsi accompagné peut explorer, s’aventurer, rêver, imaginer, revivre, faire surgir du « possible ». Un bruit devient parole, un objet — transitionnel qui permet de protéger l’enfant de l’insupportable — parle à sa place, comme le crayon à papier que le petit garçon dit d’abord « être lui » avant de le casser en deux.
On rit, on rêve, on imagine, on invente, on est tour à tour l’enfant, le parent, l’adolescent, on explore, on est entraîné dans le monde de l’enfance, du jeu, au plus près du geste de l’enfant, ce geste qui parle justement d’un « possible ». L’enfant dans ce centre est pris « dans sa globalité » ; on est donc loin comme l’écrit Roland Gori des « impostures scientistes qui réduisent l’âme humaine à des troubles neuro-développementaux et autres fadaises ».
Ce film prend soin des enfants, des soignants et des spectateurs. Nous en avons toutes et tous besoin. Précipitez vous. Il sortira en salle le 13 septembre.
Christine Daunis
Loup y es-tu ? Documentaire de Claire Bouffartigue
* Centre médico-psycho-pédagogique